Alors que l’Italie se met en quarantaine au niveau national, l’épidémie qui semble se résorber en Chine annonce-t-elle que pour autant les échanges avec le pays du soleil levant vont reprendre immédiatement?
Il y a fort à parier que non et, quand bien même nous réussissions à ré-appréhender les marchandises dont l’Europe a besoin, ce sont plus particulièrement les échanges intra-européens, et bientôt transatlantiques qui vont faire souffrir notre économie nationale.
Si des pans entiers de notre économie sont déjà terriblement affectés, tourisme, hôtellerie, transports, importation de denrées alimentaires venant d’Italie ou d’Espagne, la structure hospitalière se prépare elle aussi à affronter une affluence sans précédent.
Serons-nous tous touchés ensemble, ou la contamination sera-t-elle plus progressive ? C’est bien ce qu’espèrent nos gouvernements à la lecture des décisions politiques des ces jours derniers.
Se rajoutent à cette épidémie une crise violente du pétrole, qui nous permettra rapidement de repayer notre essence un euro le litre, et un krach boursier qui a déjà donné la tendance la journée du 9 mars dernier.
Si ces différentes crises auront des effets bien différents sur notre quotidien, les mesures à venir de quarantaine, que ce soient dans les écoles ou dans les entreprises, il semble inévitable qu’elles aient pour conséquence première de laisser les gens chez eux, au plus grand préjudice des entreprises, de leur chiffre d’affaires et de leurs marges, pour ne pas évoquer l’ensemble de leur activité, et l’ensemble des secteur semble devoir être pénalisé, les GAFA elles aussi ayant subi les affres boursières du 9 mars.
Il ne faut pour autant pas céder à la panique, et savoir, comme dans toute crise profonde qui se prépare, faire preuve d’anticipation.
Le gouvernement français, en première ligne, vient déjà d’annoncer différentes mesures d’urgence afin de soutenir l’économie réelle. Ce sont les mesures de renforcement du chômage partiel, déjà sollicité par 900 entreprises pour 15.000 salariés le 8 mars au soir, des charges sociales reportées ou annulées, qui demeurent à ce stade décidées au cas par cas.
Nul doute que les fonctionnaires en charge du sujet aient à faire face à un surcroît d’activité, que nous espérons le plus temporaire possible, même si les conséquences sont beaucoup plus durables que les causes…Encore faudrait-il arriver à trouver les bons moyens de soigner le corona virus, ce qui n’est pas encore d’actualité, sans parler des délais de commercialisation une fois les molécules identifiées…
Les populations, par anticipation et prévoyance, vont sans doute être attentives à leurs stocks de denrées alimentaires (il n’y a plus de pâtes dans les supermarchés italiens), et vont sans doute aussi mobiliser quelques liquidités afin d’anticiper des baisses de rentrées d’argent…
Il n’y a pas de raison que les chefs d’entreprise ne fassent pas la même chose, et le contraire serait suicidaire. Que ce soit à se concentrer sur le recouvrement des créances, sur la géographie des approvisionnements, ou sur leur situation de cash, toutes les mesures qui permettront d’anticiper au mieux les difficultés à venir seront les bonnes.
Parmi celles-ci, évidemment, les prévisions de trésorerie prennent ici une importance accrue, afin de savoir anticiper le moment ou les banques, l’Etat avant les collaborateurs eux-mêmes devront être sollicités.
Ne soyons pas craintifs, ce n’est pas la fin du monde, même si les conséquences à long terme de cette épidémie ne sont pas encore connues, elles peuvent avoir pour les entreprises la conséquence à court terme de mieux se structurer pour mieux anticiper.
Il semble parfois illusoire d’aller faire la chasse au x impayés ou de faire des prévisions de trésorerie lorsque la situation du cash est bonne, il semble vertueux de serrer les boulons et d’anticiper au mieux les difficultés potentielles à venir, d’autant plus quand leurs causes ne se trouvent pas dan la gestion même de l’entreprise.
Etienne Téqui
Président TAIGA