Définition du DSO
Le DSO (Days Sales Outstanding) est un des indicateurs financiers clés liés à la gestion de trésorerie, qui reflète plus particulièrement la performance de la gestion du poste client d’une entreprise.
En bref, il désigne le délai moyen qui s’écoule entre la date de facturation d’un produit ou d’un service, et la date de son encaissement.
Couramment traduit en français par l’acronyme DPM (Délai moyen de paiement), il peut cependant aussi être appelé NJC (nombre de jours de crédit client).
Il est comptabilisé en nombre de jours de chiffre d’affaires, et est déterminé par 3 variables :
- le délai de paiement accordé au client (Qui peut être plus ou moins long selon les accords passés entre les entreprises)
- les acomptes versés par l’entreprise endettée.
- Le nombre de jours de retards de paiement.
En temps qu’une des composantes essentielles du BFR (Besoin en fonds de Roulement), qui représente le montant nécessaire à une entreprise pour financer les décalages entre les encaissements et les décaissements de la trésorerie, le DSO ne doit en aucun cas être négligé par les entreprises.
Pourquoi suivre le DSO est-il si important ? Comment calculer son DSO ? Comment améliorer son DSO ? La réponse à toutes ces questions dans cet article !
Table des matières
Pourquoi suivre son DSO ?
Indicateur le plus utilisé pour le crédit management, le DSO est un élément central à prendre en compte dans la gestion de trésorerie. Il permet de rendre compte de la bonne santé financière d’une entreprise, et est un levier majeur d’optimisation de trésorerie.
Pourquoi le DSO est-il si important pour l’efficacité de la gestion de trésorerie ?
Lorsque le DSO est faible, cela indique que les délais de paiement sont courts et la trésorerie de l’entreprise est alors plus importante et plus disponible ce qui entraîne une baisse du besoin en fonds de roulement (BFR). L’entreprise arrive donc à financer ses besoins et à prendre des décisions d’investissement.
Inversement, un DSO élevé traduit un retard de paiement ou un délai de recouvrement d’une créance non optimale d’un ou plusieurs client(s), ce qui a un impact négatif sur la trésorerie de l’entreprise et nuit à sa solvabilité. Cela signifie que l’entreprise fait office de banque pour ses fournisseurs, et « prête » sans le vouloir de l’argent dans des délais supérieurs à ceux négociés par les délais de paiement au moment de la vente.
Pour une entreprise, l’importance d’un impayé dépasse le seul aspect de la perte financière. Il entraîne aussi des frais bancaires dus au manque à gagner de l’entreprise. Il peut aussi avoir des conséquences néfastes sur l’organisation de l’entreprise, en affectant l’exploitation de l’entreprise par exemple, et génère aussi une perte de temps conséquente pour la gestion du risque client. En bref, les impayés pénalisent les entreprises à plusieurs niveaux, et peuvent entraîner des répercussions graves sur l’organisation même d’une entreprise. Cela peut ainsi inciter l’entreprise à emprunter de l’argent pour se financer, alors qu’il suffirait dans certains cas qu’elle encaisse à échéance.
Contrôler régulièrement son DSO est donc un moyen de garder un œil sur sa trésorerie et d’éviter les risques d’impayés.
Ainsi, pour une entreprise, suivre son DSO est indispensable car il permet de :
- Se rendre compte de la santé financière de l’entreprise
- Gérer le crédit management et analyser le risque client
- Mesurer l’efficacité et la performance du recouvrement des factures au sein d’une entreprise
- Réduire le coût des impayés
Mais attention, cet indicateur varie en fonction des différentes activités et ne peut donc pas être comparé entre les différentes entreprises et les différents secteurs. Chaque secteur présente des normes de délai de recouvrement, et une entreprise ne doit pas passer en dessous des pratiques de son secteur. En effet, la loi LME donne aux professionnels d’un secteur donné la possibilité de réduire d’un commun accord le délai maximal de 45 jours fin de mois ou celui de 60 jours.
Les secteurs les plus tournés vers le consommateur final jouissent en général des DSO moyen les plus courts, tandis que les secteurs tournés vers l’électronique, les machines et équipements, et enfin la construction sont les secteurs où les entreprises doivent attendre le plus longtemps avant le recouvrement de leurs créances (plus de 80 jours en 2015 pour ces trois secteurs). En revanche, dans la distribution, les délais moyens de paiement sont courts : 27 jours seulement en 2015, avec plus de 25 % des entreprises qui étaient payées sous 5 jours.
Comment calculer le DSO ?
Il existe plusieurs méthodes afin de calculer le DSO, les 2 principales étant la méthode dite “bilancielle”, et la méthode par épuisement de l’encours par le chiffre d’affaires.
Méthode “bilancielle” ou méthode “comptable”
Cette méthode étant la plus simple, elle est aussi la plus connue. En effet, elle n’utilise que des données générales dont peut disposer tout analyste financier et tout comptable, c’est à dire:
Le chiffre d’affaires toutes taxes comprises
- Le montant des créances (encours client)
- La formule de calcul du DSO est alors la suivante :
DSO = DMP = (encours client TTC / CA TTC)* nombre de jours de la période étudiée.
La période étudiée est en général de 3 mois, c’est-à-dire 91 jours, mais il est possible de choisir une période différente. L’indicateur sera cependant moins précis.
Avantages de cette méthode de calcul :
Le principal avantage de cette méthode est sa simplicité d’application, car toutes les données utilisées peuvent être trouvées à partir du bilan et du compte de résultat, et sont donc facile d’accès.
Il est possible grâce à cette méthode de distinguer deux types de DSO :
- le DSO contractuel, c’est-à-dire dû à des délais de paiement trop longs accordés aux clients, et qu’il faut donc renégocier.
- le DSO retard ou subit, dû au retard de paiement de la part des clients, qui reflète alors un problème dans le processus de recouvrement des créances.
Inconvénients de cette méthode de calcul :
Cette méthode n’est pas très précise. Elle est très volatile d’un mois à l’autre et est particulièrement sensible aux variations du chiffre d’affaires, ce qui en fait un mauvais indicateur de la performance de la gestion du compte client.
Il est donc imprudent de tirer des conclusions sur une soudaine hausse ou baisse du DSO avec cette méthode, et il vaut mieux interpréter son résultat à moyen terme.
De plus, cette méthode de calcul ne prend pas en compte la saisonnalité, alors même que beaucoup d’entreprise y font face.
Méthode de calcul par épuisement de l’encours par le chiffre d’affaires ou « Count back ».
S’il s’agit d’une méthode plus complexe que la précédente, elle est cependant beaucoup plus précise et plus juste.
Le calcul consiste à soustraire, chaque mois, le chiffre d’affaires TTC à l’encours de créances, et à additionner le nombre de jours de chacun des mois correspondant jusqu’à épuisement de l’encours.
Avantages de cette méthode de calcul:
Ce calcul est beaucoup plus précis que celui obtenu par la méthode précédente.
Il permet de calculer le DSO aussi bien pour l’ensemble des postes clients, que pour un seul groupe de clients, ou encore pour un seul client.
Il prend en compte la saisonnalité dans son calcul.
Inconvénients de cette méthode de calcul :
Elle est plus difficile à mettre en place que la méthode précédente car elle nécessite des données moins générales et moins accessibles que celles présentent dans le bilan et le compte de résultat.
De plus, cette méthode a l’inconvénient de ne pas permettre la distinction entre les délais contractuels et les délais subis.
Comment interpréter les résultats de calcul de DSO ?
Le principe d’interprétation est simple :
Lorsque le DSO est faible, cela indique que les délais de paiement sont courts et la trésorerie de l’entreprise est alors plus importante et plus disponible ce qui entraîne une baisse du besoin en fonds de roulement (BFR)
Lorsque le DSO est élevé, l’inverse se produit et le BFR augmente ce qui pénalise l’entreprise.
Il est donc très important qu’une entreprise suive son DSO régulièrement (à défaut d’avoir un suivi automatisé de son DSO, il est généralement conseillé aux entreprises d’effectuer un suivi mensuel) et qu’elle tente de le réduire le plus possible (dans les limites des pratiques de son secteur comme nous l’avons vu précédemment).
Comment expliquer un DSO élevé ?
De nombreuses causes peuvent être à l’origine d’un DSO élevé au sein d’une entreprise, et elles se répartissent en deux catégories :
-Les causes internes
-Les causes externes
Lorsque l’on parle de causes internes, on fait référence au rôle de l’entreprise créancière dans l’explication de son mauvais DSO. En effet, un retard de paiement n’est pas nécessairement dû à une faute du client. Par exemple, si un client est en situation de litige qualité ou quantité sur une de ses commandes, c’est-à-dire, si le produit reçu n’est pas conforme à la commande (produit cassé, défaut de fabrication, non-respect des délais accordés, …). Alors le client est en droit de refuser de payer l’entreprise.
Une autre cause interne pour expliquer la hausse du DSO est la mauvaise facturation. En effet, si la société souffre d’une mauvaise gestion des factures, il est alors difficile de blâmer le client. L’erreur provient de l’organisation de l’entreprise ou du travail des employés.
Dans ces conditions-là, il est conseillé aux entreprises de rechercher la source du problème et de revoir son fonctionnement, ses fournisseurs, ses livreurs …
Les causes externes sont, quant-à elles, justifiées par des faits extérieurs à l’entreprise et sont généralement la faute du client. La hausse du DSO peut en effet être due à une mauvaise gestion de trésorerie ou de comptabilité du client, ou encore à une désorganisation au sein de sa société.
Cependant, cette hausse peut aussi être due à un événement totalement incontrôlable comme une catastrophe naturelle par exemple. Par exemple, au regard de la situation actuelle, il n’est pas difficile de justifier un grand nombre d’incapacités de paiement par la crise de la COVID par exemple, qui a forcé de nombreuses entreprises à mettre en pause leur activité.
Avant de tenter d’améliorer son DSO il est donc primordial de trouver la cause qui a mené à un tel résultat. Pour ce faire, il est conseillé aux entreprises qui souhaitent gérer leur DSO seule, d’opter pour une méthode Bottom-up (de bas en haut) afin de cerner le blocage initial. Cependant, certaines entreprises optent aussi pour un recours à un outil spécialisé comme un logiciel, qui permet un gain de temps et d’énergie, en plus de fournir une précision bien supérieure aux autres méthodes.
Comment améliorer son DSO ?
Il existe encore une fois plusieurs méthodes pour y parvenir et ainsi améliorer son recouvrement :
- Négocier des délais de paiement plus court avec les clients, ce qui permet de réduire le DSO contractuel vu précédemment.
- Obtenir des acomptes à la commande, c’est-à-dire faire payer une partie de l’affaire avant que la commande ait lieu, ce qui de jauger la santé financière de l’acheteur et réduit ainsi le risque client.
- Opter pour un processus de relance proactif.
- Mettre en place une gestion efficace et rapide des litiges. En effet, plus le litige est détecté tôt, plus il a de chance d’être résolu rapidement, sans nuire à la satisfaction du client.
- Mettre en application un processus de recouvrement des factures efficace et performant en s’assurant de la satisfaction du client avant l’échéance et en prévoyant de manière précise les étapes de relance en cas de retard dès l’échéance, afin d’optimiser les chances d’être payé aux dates d’échéances contractuelles.
- Optimiser sa visibilité sur les factures afin d’avoir une vue synthétique et détaillée des sommes dues et de leurs échéances (clients à relancer, promesses de paiements obtenues, litiges en cours …).
- Mettre en place un logiciel de recouvrement de créances, qui permet d’avoir un suivi continu de son DSO ainsi qu’une visibilité claire sur les échéances passées et à venir. Découvrez tous les avantages d’installation d’un logiciel de recouvrement de créances dans cet article de TAIGA : Pourquoi installer une solution de recouvrement de créances ?
Vous avez des questions sur l’amélioration de recouvrement de vos créances ?
En France, les retards de paiement entre entreprises sont un sujet qui ne cesse de prendre de l’importance depuis quelques années. Plus élevé que la moyenne mondiale déjà conséquente (67 jours), le DSO moyen français s’élève à 72 jours. Les entreprises et notamment les PME accroissent d’année en année leur nombre de jours de retard de paiement (x1.7 entre 2019 et 2020), et la crise du COVID n’a malheureusement pas amélioré la situation.
Aujourd’hui, les principaux outils utilisés par les entreprises afin de gérer le recouvrement de leurs créances sont Excel et les logiciels dédiés SaaS. Habituellement, le choix d’un outil de prévision dépend de nombreux facteurs tels que la culture d’entreprise en termes d’attitude aux innovations, les budgets accordés aux outils numériques, et enfin, la valeur ajoutée d’outil de suivi en termes d’avantages.
Si Excel a su séduire les entreprises par son accessibilité quasi imbattable, son coût d’utilisation quasi inexistant et sa relative simplicité d’utilisation, il n’est cependant pas l’outil le plus fiable et le plus juste pour ce type de calcul.
En effet, le taux d’erreur dû à son utilisation, lié entre autres à la multiplicité des sources pour la collecte de données, et au manque de traçabilité des actions effectuées, en fait un outil peu fiable.
Pour contourner les problèmes rencontrés sur Excel de nombreux dirigeants d’entreprise ou de Directeurs Administratifs et Financiers se tournent vers des solutions plus structurées telles que les logiciels de recouvrement de créances.
Ces logiciels ont entre autres, l’avantage de fournir une vision claire et globale de la situation des créances de l’entreprise, et d’automatiser le suivi du DSO par une récolte continue des données de l’entreprise.
Quelques mots sur TAIGA
Depuis plus de 10 ans, TAIGA accompagne ses clients en France et à l’international dans de gestion de poste client et dans l’amélioration de leur BFR.
Proposé comme une solution de recouvrement de créances en mode SaaS, TAIGA Cash Collection est un outil collaboratif conçu pour permettre aux acteurs impliqués dans le recouvrement de créances d’organiser, de piloter et d’optimiser leur travail de relance.
TAIGA Cash Collection vous aidera à :
- Organiser vos actions de relance
- Relancer vos clients par mail via des scénarios de relance
- Favoriser les échanges en interne et en externe, partager avec d’autres services les actions causes de blocage ou informations importantes
- Obtenir des prévisions d’encaissement en temps réel
- Bénéficier de tableaux de bord et d’analyse
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